La Blanche Église

La paroisse réformée compte un seul lieu de culte, La Blanche Église. Nous décrivons ici son historique, librement adapté du site notrehistoire.ch.

La Blanche-Église, vue de l’est

La Blanche Église est ouverte tous les jours de 9h00 à 18h00. Vous trouverez son emplacement sur Google, Chemin de la Blanche-Église.

Histoire de la Blanche Église

Cher(s) visiteur(s),
Vous vous trouvez en ce moment dans le plus ancien lieu de culte de La Neuveville.

Vue depuis la rue des Collonges

Il y a plus de 1000 ans, à l’époque pré-carolingienne (8e siècle probablement) un premier édifice religieux fut établi sur ce site. Il était de petites dimensions, car la ville n’existait pas encore. Ce n’est guère qu’a partir du 13e et surtout 14e siècle qu’il fut agrandi à plusieurs reprises, au fur et à mesure de l’accroissement de la population, pour atteindre sa plus grande extension au 15e siècle.

Après la Réforme, et surtout à partir de la fin du 17e siècle, l’importance de la Blanche Eglise diminua au profit de la chapelle Ste-Catherine (le Temple dès 1720) située à l’intérieur de l’enceinte. Son entretien fut négligé et le bâtiment se dégrada, au point qu’on envisagea sa démolition au 19e siècle.
Heureusement ce funeste projet ne se réalisa pas et la Blanche Eglise fut l’objet de plusieurs restaurations au cours des 19e et 20e siècles, la dernière étant celle de 1984 à 1988.

L’étude archéologique réalisée à cette occasion établit que le site sur lequel se dresse la Blanche Église était déjà occupé il y a 4000 ans, soit à l’âge du bronze (2000 av. J.-C.). Mais il ne s’agissait pas alors d’une église.

Description

La nef

De petite dimension à l’origine, elle fut agrandie à plusieurs reprises pour atteindre ses dimensions actuelles.
Elle n’est pas au centre de l’église car la chapelle et la façade nord, en très mauvais état, furent démolies et le mur reconstruit 3 mètres plus au sud, provoquant une certaine asymétrie du chœur. La porte sud fut percée au 15e siècle.

La nef, plafonds et lustres, vue depuis le chœur

Autrefois ogival (1345), puis plat (1837), le plafond actuel, en plein cintre, date de 1914. Les lustres, sculptés et offerts par M. Edouard Louis père, furent installés en 1914.

La nef, la chaire, le chœur et le baptistère, vue de l’allée sud

La chaire date de 1536 et porte sur le panneau de gauche les armoiries du châtelain Vincent de Gléresse et de sa femme Hélène de Luternau.

La chaire

Les fonts baptismaux qui avaient été transformés en table de communion et transportés dans le chœur à la Réforme, ont retrouvé leur place et leur fonction premières en 1988.

Le baptistère

Les chapelles

Des chapelles furent construites au nord et au sud de la nef lors de l’agrandissement de 1458. Celle du nord, menaçant ruine, a été démolie au 19e siècle.

La chapelle sud, lieu de recueillement.

Le chœur

Le chœur

Édifié un peu avant l’an mil, le premier chœur sera reconstruit plusieurs fois par la suite, vers 1200, puis au 16e siècle, enfin en 1912.

La tour

Elle fut construite vers l’an 1200, au nord du chœur (agrandi, tout en restant de dimensions plus modestes que le chœur actuel). Sa charpente, en mauvais état, fut refaite au 17e siècle, et sa pointe rénovée en 1708. Treize années plus tard, l’étage inférieur sera transformé pour servir de poudrière.

La tour

Les fresques

Elles furent réalisées dans la seconde moitié du 14e et au début du 15e siècle.

Autrefois, la décoration avait pour but principal d’instruire le peuple. Pour des gens illettrés les sculptures, les peintures et les vitraux étaient une sorte de Bible en images. De plus, par la représentation de certaines scènes comme le Jugement Dernier, on voulait mettre en garde les fidèles qui se conduisaient mal. Tout le monde connaît l’expression: « Peindre le diable sur la muraille »

Que représentent-elles ?

Fresques de la nef (mur est) : du 14e siècle

Trois scènes de l’Ancien Testament relatives à la Création
A droite : Dieu parle à Adam et Eve.
Au centre : « création » d’Eve.
Près du pilier : Scène peu distincte.

L’adoration des mages :

A droite : Les mages se dirigent vers Bethléem, chaque roi porte un drapeau. A ce propos, il faut remarquer que les Évangiles canoniques n’indiquent ni le nom des rois mages, ni leur nombre. Dans la tradition, il varie de 3 à 7. A la Blanche Eglise on en voit 5.

A gauche : Joseph, Marie et l’Enfant dans l’étable.

Fresques du chœur (mur est) : du 15e siècle, :
A droite : La Vierge devant un prie-Dieu, portant un Évangile ouvert.
A gauche : « Ave Maria gratia plena ».
Au-dessus de la fenêtre : La tête du Christ se détachant sur le suaire de Ste-Véronique.

Sur les panneaux de la voûte : les 4 évangélistes:
Est : St-Jean ailé (vêtement bleu, tunique rouge); devant lui, l’Évangile ouvert, sur lequel un aigle est prêt à s’envoler; sur les ailes de St-Jean, des plumes de paon; à ses côtés, deux anges.

St Jean, détail du chœur

Ouest : St-Luc avec un taureau ailé et un ange. Près du taureau, on lit : Sanctus Lucas Evangelist.

Saint-Luc
St Luc. Détail du plafond du chœur

Sud : St-Marc avec un lion assis et deux anges musiciens (un jaune, un rouge).

St Marc, détail du chœur

Nord : St-Matthieu, avec des ailes.

St Matthieu, détail du chœur

Clé de voûte : Une rose à six pétales, symbole de Marie.

L’orgue

L’orgue

Pour remplacer l’instrument de 1965, un nouvel orgue français, de 16 jeux, fut construit par la Manufacture de Saint-Martin (MM Aeschlimann et Jeanneret) et installé au début de l’année 1988.

Le mobilier

La table de communion, le lutrin, les chaises de mariages et la chaise de l’officiant sont d’Armand Louis de La Neuveville. Les tapis liturgiques ont été tissés par les élèves de l’École de pédagogie curative de Bienne.

La table de communion, la croix et les bougeoirs

La croix et les bougeoirs sont des œuvres d’Annemarie Maillat, céramiste à La Neuveville.

La croix et les bougeoirs

Vitraux

Vitrail du chœur

Le vitrail du chœur, don du professeur Kocher, de Berne, et de son épouse (1907), représente les armoiries de la ville. En 1907, les trois coupeaux étaient encore verts pour la ville, aujourd’hui ils sont « de sable », c’est-à-dire noirs ; on lit au dessous: « Des Herren Wort bleibet in Ewigkeit » , ce qui signifie « La Parole de Dieu est éternelle ».

Le petit vitrail du mur est de la nef (1920) est l’œuvre de l’artiste valaisan Bille : on y reconnaît un personnage tenant une palme dans la main droite.
Ceux des fenêtres nord (1936), du même artiste, représentent les paraboles du Semeur (première fenêtre) et de l’Enfant Prodigue (deuxième fenêtre).

Le porche

Le porche, entrée

Le porche protégeant l’entrée ouest, de style néogothique, a été construit en 1837.

Repères chronologiques

Antiquité

  • 2000 av. J.-C.: Empierrement pour une habitation (âge du bronze).
  • 300 av. J.-C.: Habitation en bois (âge du fer).
  • Epoque romaine: Dallage.
  • 8e siècle: Chapelle pré-carolingienne.

Moyen Âge

  • 19 mars 866: Première mention d’une église à La Neuveville (charte de Lothaire II) 1 appartenant, avec ses dépendances, à l’abbaye de Moutier-Grandval.
  • 29 sept. 884: Charte de Charles-le-Gros.
  • 9 mars 962: Charte de Conrad-le- Pacifique, roi de Bourgogne Transjurane.
  • Un peu avant l’an mil: Le premier chœur est édifié.
  • 1141: La Blanche Eglise et ses dépendances passent à l’abbaye de Bellelay.
  • vers 1200: Édification de la tour.
  • 1345: L’église, en grande partie reconstruite, est consacrée sous le nom d’ « Ecclesia Alba », « Blanche Eglise ».
  • 1458: L’église atteint à peu près sa grandeur actuelle. La Neuveville passe à la Réforme. Les fresques sont recouvertes d’un badigeon. La Blanche Eglise est peu à peu abandonnée et tombe en décrépitude.

Du 19e au 20e siècle

  • 1828: La démolition de la Blanche Église est envisagée, mais refusée à une voix de majorité.
  • 1837: Réparations importantes (démolition de la chapelle nord ; mur nord reconstruit 3 mètres plus au sud; plafond ogival remplacé par un plafond plat). Construction du porche ouest.
  • 1912-1914: Restauration (chœur reconstruit; fresques restaurées; plafond en plein cintre; lustres).
  • 1920-1936: Pose de vitraux.
  • 1965: Installation d’un orgue.
  • 1984-1988: Nouvelle restauration et fouilles archéologiques. Nouvel orgue. On parle à cette époque de la  » chapelle de St-Ursanne  » (capella Sancti Ursicini) et non de « Blanche Eglise ».