Il y a des moments dans la vie où l’on ne se sent pas bien dans sa peau : un deuil, de l’épuisement, une critique qui blesse… ou encore lorsqu’on se retrouve face à une tâche trop lourde pour nos capacités actuelles. Dans ces instants, j’ai parfois besoin de partager ce que je ressens. Mais il arrive qu’en retour je reçoive ce que j’appelle de « fausses consolations »: « Ça ira mieux demain », « Il faut aller de l’avant », « Tu peux y arriver ». Ces phrases invitent surtout à taire la douleur ; elles ne rassurent que celui qui les prononce.
Bien sûr, il est normal de vouloir rassurer un enfant ainsi – et parfois cela peut même être utile. Mais quelles sont les conséquences une fois adulte ?
Aujourd’hui, de plus en plus de personnes ressentent le besoin de parler de leur mal-être. Alors, si nous décidons de les écouter, comment leur répondre ? Ma première réaction est souvent de proposer des solutions qui répondent à mes propres besoins, pas aux siens. Ce dont la personne a vraiment besoin, c’est de trouver ses propres réponses.
Notre rôle est alors moins de conseiller que d’écouter : pas seulement les mots, mais le message derrière. Cela veut dire reformuler, poser des questions, encourager, écouter avec son cœur. Ce simple geste peut suffire à faire sentir à l’autre qu’il n’est pas seul.
Faut-il pour autant ne jamais proposer de solutions ? Parfois, si : mais seulement lorsque la personne le demande, dans une démarche partagée pour trouver ce qui lui convient.
Parce que, finalement, écouter activement ne veut pas dire porter toute la douleur des autres ni s’oublier soi-même, mais simplement offrir une présence vraie. Parce qu’au fond, être là, être vrai et reconnaître la souffrance, c’est déjà offrir un soutien réel. Et prendre soin de soi, c’est aussi se donner les moyens d’être présent autrement.
Texte personnel rédigé pour le journal de la Bechtel et sur https://referguel.ch/eglise-en-ligne/les-plumes-de-lerguel

