Oui, je me suis pris la tête au moment de faire des vœux pour 2023. C’est que : guerre, climat, inflation, pénurie… Bonne et heureuse Année ? nan, pas trop. Alors j’ai regardé et écouté la nature. Près d’un mur, dans ce coin du Gard qui m’est cher, des iris sauvages. Ils fleurissent l’hiver, sauf si ça gèle trop. Ils sont si beaux avec leurs habits violets éclaboussés de jaune. Dans notre jardin de Suisse, des hellébores, jolies corolles blanches qui tout l’hiver, s’ouvrent dès qu’elles peuvent se glisser à travers la neige. Ici j’ai vu un pinson, là-bas des chevreuils transis mais bien vivants.
Résistance, résister, s’accrocher au moindre pétale de vie, au moindre chant d’oiseau. Résiste, chantait France Gall, prouve que tu existes, cherche ton bonheur partout, bats-toi, signe et persiste !
Alors pour 2023, je nous souhaite de tenir bon, sur le fil de toutes les rencontres, de tous les moments qui rendent la vie meilleure. Ne cédons pas à la dépression ambiante, soyons porteurs de la musique de la vie, chaque note vaut la peine. Nous enfoncer dans notre impuissance ne nous aidera pas, ni nos proches, ni au loin, ceux que la guerre écrase et dont le malheur nous fait si mal. 2023, année de la résistance, à nous de maintenir, de renforcer nos liens de vie, les liens avec le vivant. Battons-nous, signons, persistons.
Et si c’est ajusté pour nous, osons la prière : elle tisse des liens dans l’invisible, elle indique une ouverture vers demain.
Marie-Laure Krafft Golay, pasteure