Une poignée de main

L’autre et moi

C’est avec les notes de La Sicilienne de Jean-Sébastien Bach, interprétée par Yann Chavin à la flûte et Alexis Droye à l’orgue, que nous nous accueillons aujourd’hui. C’est aussi dans la présence du Seigneur que nous plaçons ce moment de communion.

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Ne soyez pas tristes et sans espérance, dit le Seigneur ! Dans le visage de Jésus, le Fils en qui j’ai mis toute ma tendresse pour vous, je vous ouvre un chemin et un demain. Écoutez et vous vivrez ! Là où vous êtes agités je vous donne la Paix. Là où vous avez peur de manquer je vous ouvre au don. Là où vous vous absentez je suis présence. Ne soyez pas tristes et sans espérance, dit le Seigneur ! Mon pardon déjà vous a rejoints. Écoutez et vous vivrez !

Nous nous réjouissons de vous inviter à entrer dans ce « culte des laïcs » en ce premier dimanche de Carême, sur le thème proposé cette année par notre Église : « L’autre et moi ». Ou plutôt : « Et si l’autre, c’était moi ? ». Nous avons choisi des textes et écrit les méditations à partir de la parabole du bon Samaritain. Bonne lecture !

Christiane Rufer, Magdalena Prêtre, Bernard Schmutz

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Merci et À – Dieu

Ô notre Dieu,

Merci pour tout ce qu’il y a de bon dans notre vie, Merci pour tout ce qu’il y a de bon en nous. Merci pour l’immense source de résurrection qu’est ta présence.

Tout cela nous donne la soif de te présenter ce qui nous peine…

Seigneur, nous pensons devant toi à tous ceux qui souffrent, à celles qui doivent reconstruire une nouvelle vie après une séparation, un deuil. À ceux et celles qui se sentent seul·e·s.

Seigneur, nous pensons devant toi à toutes celles qui travaillent sans relâche dans des conditions difficiles. Nous pensons à ceux qui sont en souci pour leur situation.

Aide-nous, Seigneur, à être solidaires, à soutenir, à aider, à nous soucier de nos prochains, dans la mesure de nos humbles possibilités. Aide-nous à agir ensemble pour le monde.

Nous pensons devant toi à ceux et celles qui nous sont chers. Nous te les confions en particulier. Avec la joie que nous donne ton Esprit, nous aimerions témoigner de ton amour pour chaque être humain. Amen

 

« O ma joie et mon espérance, le Seigneur est mon chant. C’est de lui que vient le pardon. En lui j’espère, je ne crains rien. En lui j’espère je ne crains rien »

Lecture : résoudre l’énigme du prochain

Un spécialiste des Écritures intervint alors. Pour tendre un piège à Jésus, il lui demanda :

– Maître, que dois-je faire pour recevoir la vie éternelle ?

Jésus lui dit :

– Qu’est-il écrit dans notre Loi ? Comment le comprends-tu ?

Il répondit :

– Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être, de toute ta force et de toute ta pensée.” Et aussi : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

Jésus lui dit alors:

– Tu as bien répondu. Fais cela et tu vivras.

Mais le spécialiste des Écritures voulait se justifier. Il demanda donc à Jésus :

– Et qui est mon prochain?

Jésus répondit [par une parabole] :

– Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho lorsque des brigands l’attaquèrent, lui prirent tout ce qu’il avait, le battirent et s’en allèrent en le laissant à demi-mort.  Par hasard, un prêtre descendait cette route. Quand il vit le blessé, il passa de l’autre côté de la route et s’éloigna.  De même, un lévite arriva à cet endroit, il vit le blessé, passa de l’autre côté de la route et s’éloigna.  Mais un Samaritain, qui voyageait par-là, arriva près du blessé. Quand il le vit, il fut bouleversé.  Il s’en approcha davantage, versa de l’huile et du vin sur ses blessures et les recouvrit de pansements. Puis il le plaça sur sa propre bête et le mena dans une auberge, où il prit soin de lui.  Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, les donna à l’aubergiste et lui dit : “Prends soin de lui ; lorsque je repasserai par ici, je te paierai moi-même ce que tu auras dépensé en plus pour lui.

Jésus ajouta :

– Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de l’homme attaqué par les brigands ?

Le spécialiste des Écritures répondit :

– Celui qui a été bon pour lui.

Jésus lui dit alors :

– Va et toi aussi, fais de même.

Luc 10, 25-37

 

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Sculpture anonyme trouvée sur Pixabay.com

 

Méditations plurielles et personnelles

C’est l’histoire d’un motard

Il y a longtemps, lors de mon premier tour à moto, je fus surpris par le premier motard croisé, parfait inconnu, qui me salua amicalement de la main. Le deuxième et la plupart des suivants firent pareil. Ce fut un grand étonnement et une magnifique surprise. Depuis, cette coutume m’a toujours apporté paix et joie en roulant et je dois dire que c’est ce qui m’attire le plus vers la pratique de la moto.

Mais plus fort encore, suite à une panne d’alternateur, alors que j’étais en carafe à pousser ma bécane au bord de la route, seul avec moi-même, ce n’est pas le troisième motard de passage qui s’arrêta, mais le premier. Il trouva rapidement une corde et me hala jusqu’au prochain concessionnaire. Quel bonheur que ce compagnon tombé du ciel qui me sortait de mon embarras ! Certes, les motards ne sont pas parfaits non plus, mais quelle grandeur dans leur comportement envers leurs semblables, hors des contraintes d’agenda, sans distinction d’âge, de genre, de religion ou de couleurs.

 

 

 

Motards, Personnes, Motos, Amis
La famille des motards

Je rêve d’un monde où les pratiques évoquées du cercle des « motards » s’étendraient à l’humanité, où chacun salue l’autre et lui sourit [même maintenant derrière son masque : cela se voit, les yeux s’illuminent], où chacun apprend à se décentrer de soi-même pour se mettre dans la situation de l’autre, se penche avec cœur sur ces misères et se fait compagnon.

« Il y a des œuvres que nous cultivons déjà, d’autres pour lesquelles c’est plus difficile, d’autres que l’on découvrira…. Ce n’est qu’en redonnant à notre prochain l’amour reçu de Dieu que cet amour devient lumière et révélation. »

Saint Augustin.

Tout commence par une question

Qui est l’autre ? un être humain, comme moi ! Mais non, il est « autre » !

Personne n’est égal à un autre : différence d’âge, de caractère, d’éducation, de couleur. Différence d’environnement dans lequel nous avons grandi. Acceptons chacun comme il est.

L’exemple donné par Jésus dans la parabole du bon Samaritain est très, très fort.

Peu de personnes ont l’occasion d’arriver dans une telle situation. Mais la relation que nous avons avec « l’autre » dépend essentiellement de nous, et il y a plein de possibilités : faire un sourire, échanger quelques mots, une main tendue, un soutien proposé lors d’une situation difficile – sont en général bien accueillis et peuvent établir une relation de confiance, et un tel geste montre à l’autre que nous ne sommes pas indifférents, qu’il compte. Le plaisir et le bénéfice sont toujours des deux côtés ! Nous avons tous besoin des autres, personne ne peut vivre seul. En plus, ce n’est pas compliqué, alors soyons généreux, la récompense sera grande.

 

 

 

Hospice, Main Dans La Main
Un geste tout simple qui dit beaucoup

 

On connaît l’histoire… Quoique…

Parabole archi-connue… comment me parle-t-elle en cette période de Corona où la distance est gage de non-contamination ? Auquel des personnages de la parabole est-ce que je m’identifie ?

Si je suis souvent le lévite pressé qui passe tout droit, je vais parler aujourd’hui en m’identifiant au blessé. J’ai eu l’occasion depuis la fin de l’automne à travers la maladie d’avoir d’abord des craintes, de devoir traverser cette période un peu isolée, vu la suppression de la plupart des rencontres. Mais au contraire, j’ai eu l’occasion de mesurer combien de gens autour de moi se sont manifestés, sont devenus mes prochains malgré le semi-confinement et la distance : à travers de multiples messages, fleurs, offres de transport, achats faits. Plus inattendu : à travers un repas posé devant ma porte à la fin d’une journée d’examens médicaux, à des douceurs déposées sur mon paillasson chaque fois que j’affrontais une échéance.

Non la pandémie n’efface pas la solidarité et mes voisins et amis sont inventifs !

 

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Quelques fruits pour donner du goût à la vie

 

Je refuse de croire

Je refuse de croire que les circonstances actuelles rendent les êtres humains moralement incapables de remplir la tâche éternelle que leur a confiée le Créateur et de faire fructifier les talents qui leur ont été attribués à leur naissance.

Je refuse de croire que l’être humain ne soit qu’un fétu de paille ballotté par le courant de la vie, sans avoir la possibilité d’influencer en quoi que ce soit le cours des événements.

Je refuse de partager l’avis de ceux et celles qui prétendent que l’être humain est à ce point captif de la nuit sans étoiles du racisme et de la guerre, que l’aurore radieuse de la paix et de la fraternité ne pourra jamais devenir une réalité.

Je crois que la vérité désarmée et l’amour sans condition auront le dernier mot effectivement. Le droit, même vaincu provisoirement, demeure toujours plus fort que le mal.

Je crois que les êtres humains qui vivent pour les autres parviendront un jour à rebâtir ce que les êtres inspirés par l’amour de soi ont détruit.

Je crois aussi qu’un jour toute l’humanité s’inclinera devant la puissance de Dieu. Je crois que la bonne volonté salvatrice et pacifique deviendra un jour la loi. « Le loup et l’agneau pourront se reposer ensemble, chaque être humain pourra s’asseoir sous son figuier, dans sa vigne, et personne n’aura plus de raison d’avoir peur ». Je crois fermement que nous l’emporterons. Cette foi doit nous donner le courage d’affronter les incertitudes de l’avenir. Elle donnera des nouvelles forces à nos pieds fatigués, pour que nous puissions nous rapprocher toujours plus de la Cité de la Liberté. Amen.

Martin Luther King jr. (1929–1968) Pasteur, militant non-violent pour les droits civiques

Laisserons-nous à notre table, un peu d’espace à l’étranger ? Trouvera-t-il quand il viendra, un peu de pain et d’amitié ? 

Refrain : Ne laissons pas mourir la terre, ne laissons pas mourir le feu ! tendons nos mains vers la lumière, pour accueillir le don de Dieu, pour accueillir le don de Dieu !

Laisserons-nous à nos paroles, un peu de temps à l’étranger ? Trouvera-t-il quand il viendra, un coeur ouvert pour l’écouter ?

Refrain : Ne laissons pas mourir la terre, ne laissons pas mourir le feu ! tendons nos mains vers la lumière, pour accueillir le don de Dieu, pour accueillir le don de Dieu !

 

Aime ton prochain. Et réciproquement !

La scène s’est déroulée à Berne. On me jure qu’elle est vraie. Or donc, dans un restaurant self-service, une honorable dame de 75 ans choisit un bol de soupe et va s’installer à une table. « Flûte ! » se dit-elle, j’ai oublié le morceau de pain. Elle se lève, prend son pain, retourne à sa place… et trouve un homme de couleur attablé devant la soupe. Et qui est même en train de la manger ! « Alors ça, se dit-elle, c’est la meilleure ! Mais c’est sans aucun doute un pauvre homme. Je ne lui ferai pas de remarque, mais tout de même, je ne vais pas me laisser complètement faire… » Elle s’empare d’une cuillère, s’assied en face de l’homme et, sans dire un mot, pioche également dans le bol de soupe. Et l’homme et la femme soupent ensemble, à tour de rôle, et en silence. Puis l’homme se lève. Il va chercher une confortable assiette de spaghetti à la bolognaise, et la dispose devant la gentille dame. Avec deux fourchettes ! Et ils mangent tous les deux, toujours en silence et à tour de rôle. Enfin ils se quittent. « Au revoir » dit la dame paisiblement. « Au revoir » répond l’homme, avec une douce lueur dans les yeux. Il donne l’impression de quelqu’un qui est heureux d’avoir aidé son prochain… Il s’en va donc, et la dame le suit des yeux. Du même coup, elle voit, sur la table d’à côté… un bol de soupe qui semblait avoir été oublié.

 

Soupe, Zupka Chińskaho, Dîner, Chaud
Un bol de soupe, comme oublié. Et si… ?

 

Bénédiction irlandaise

Ce que je te souhaite c’est : Non pas qu’aucun nuage n’assombrisse ton chemin. Non pas que ta vie soit un parterre de roses. Non pas que tu n’aies rien à regretter. Non pas que tu n’aies rien à souffrir… Non, ce n’est pas là mon souhait pour toi. Mon souhait pour toi c’est : Que tu sois fort quand vient l’épreuve, quand d’autres déposent sur ton épaule leurs fardeaux, quand le chemin devient raide et les difficultés semblent insurmontables. Que les dons que Dieu t’accorde mûrissent en toi quand tout espoir semble perdu. Et qu’ils servent à te rendre heureux, toi et ceux et celles que tu aimes… Qu’il y ait toujours à tes côtés un ami digne de ce nom à qui tu puisses faire confiance. Qui te console dans la tristesse, qui affronte avec toi les tempêtes quotidiennes… Ce que je te souhaite encore : C’est que dans les jours de détresse tu connaisses la présence de Dieu. Tel est mon souhait pour toi aujourd’hui et pour tous ceux et toutes celles qui t’aiment. Tel est mon souhait pour toi tous les jours de ta vie. Amen !

Nous vous disons « Au revoir » avec la Valse du Printemps (Spring Waltz) de Frédéric Chopin.

 

Bon dimanche à tous !

Les cultes reprennent dès le 28 février à la Blanche église, mais vous pouvez continuer à recevoir les cultes à l’emporter par courrier. Si vous ne souhaitez plus les recevoir faites-nous signe ! Merci !

 

Un commentaire

  1. Merci à toute l’équipe pour ce magnifique culte partagé. Bravo et que la soupe partagée nous rappelle sans cesse que l’autre est toujours notre prochain!
    Bon dimanche à chacun (e) avec toute ma reconnaissance
    Annemarie

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