Des pierres empilées

L’album-photo de nos vies

« C’est dans le calme et la confiance que sera votre force » Esaïe 30, 15

 

🤝 Bienvenue ! Serrons-nous la main à distance

En ces jours de novembre, les Eglises ont pour habitude de se souvenir de celles et ceux qui nous ont quittés durant les mois écoulés, mais aussi de se relier à cette grande chaine de la vie dont nous sommes tous issus. Chacun ayant reçu une éducation, un héritage, des valeurs. Chacun pouvant relier sa foi à ceux qui nous ont transmis un don précieux qui nous a permis de croire en Dieu. Alors souvenons-nous avec sensibilité et reconnaissance de celles et ceux qui nous ont précédés.

Ceux que nous avons aimés et que nous avons perdus ne sont plus où ils étaient,

Mais ils sont toujours et partout où nous sommes.

Cela s’appelle d’un beau mot, plein de poésie et de tendresse : le souvenir.

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Vous pouvez télécharger une version imprimable de ce culte pour l’envoyer à d’autres personnes de votre entourage.

🙏🏼 Prière

Seigneur,

Nous gardons tous en mémoire les relations qui ont fait la vie,

les jours heureux d’autrefois, les moments difficiles aussi

Voici des noms que nous portons dans nos souvenirs

des personnes, qui restent présentes et vivantes à l’intérieur de nous

comme une trace indélébile.

Donne-nous aujourd’hui et chaque jour,

de toujours mieux nous souvenir avec le cœur

pour continuer à garder richesses et bonté,

lumières et qualités de vies qui s’en sont allées.

Oui, comme le chercheur d’or qui trouve paillettes et pépites,

nous voulons prendre le temps de toujours garder et retenir,

conserver et chérir, ce qui a fait toute la valeur de la vie partagée.

Merci de ta présence, Seigneur, qui éclaire d’un jour neuf le passé,

accompagne le présent de paix retrouvée et ouvre l’avenir de clarté. Amen

 

📖 Lecture

Exode 3, 1-10

Moïse s’occupait des moutons et des chèvres de Jéthro, son beau-père, le prêtre de Madian. Un jour, après avoir conduit le troupeau au-delà du désert, il arriva à l’Horeb, la montagne de Dieu. C’est là que l’ange du Seigneur lui apparut dans une flamme, au milieu d’un buisson. Moïse aperçut en effet un buisson d’où sortaient des flammes, mais sans que le buisson lui-même brûle. Il décida de faire un détour pour aller voir ce phénomène étonnant et découvrir pourquoi le buisson ne brûlait pas. Lorsque le Seigneur le vit faire ce détour, il l’appela du milieu du buisson : « Moïse, Moïse ! » – « Oui ? » répondit-il. « Ne t’approche pas de ce buisson, dit le Seigneur. Enlève tes sandales, car tu te trouves dans un endroit consacré. Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob »

Moïse se couvrit le visage, parce qu’il avait peur de regarder Dieu. Le Seigneur reprit : « J’ai vu comment ont maltraite mon peuple en Egypte ; j’ai entendu les Israélites crier sous les coups de leurs oppresseurs. Oui, je connais leurs souffrances. Je suis donc venu pour les délivrer du pouvoir des Egyptiens, et pour les conduire d’Egypte vers un pays beau et vaste, vers un pays qui regorge de lait et de miel. Va, et fais sortir d’Egypte Israël, mon peuple ».

 

😀 Message

Vous pouvez aussi écouter ce message.

 

Lorsque je feuillette des albums de photos d’autrefois, il me revient en mémoire des souvenirs oubliés, des images heureuses du temps passé, des visages qui sourient, des paysages, des voyages qui me donnent parfois une certaine nostalgie… On se souvient, tout nous revient en mémoire…

A tourner les pages du temps, je me dis qu’il passe si vite : voilà une manière de s’habiller, quelques rides en moins, des lieux qui ont parfois changé, mais aussi des personnes qui nous ont quittés. Images proches ou plus lointaines, il est bon parfois de revisiter le temps, rafraîchir sa mémoire, se souvenir tout simplement pour redonner des couleurs à tout ce qui s’efface mais qui a laissé tant de traces et qu’on ne peut oublier pour autant.

Oui, quitter, c’est pouvoir laisser aller, ne pas retenir, apprendre peu à peu à accepter la perte, à remettre et confier le livre d’une histoire commune.

Mais ce n’est pas pour autant qu’il faudrait faire de la vie une image figée, immuable, collée, une fois pour toute classée, …

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S’il y a pour chacun des étapes de deuil à traverser, qui sont faite de lâcher-prise, de pertes, d’intense émotions, de profonde tristesse aussi, n’est-il pas tout aussi nécessaire de faire comme l’orpailleur ?

Oui, vous savez le chercheur d’or qui patiemment va enlever les cailloux, le sable, le limon pour espérer trouver au fond d’une rivière, quelques pépites d’or ou au mieux, quelques paillettes si fines qu’elles semblent ne rien peser, mais qui sont déjà précieuses.

Pour arriver à un résultat, il lui faudra beaucoup de patience en s’aidant tout d’abord d’un tamis pour ne garder que le plus fin, et qui va permettre avec un peu de savoir-faire et de chance de mettre à jour quelques grammes infimes d’or. Cela demande du temps, de la minutie, un regard attentif qui sait voir dans la boue, la terre, le banal, ce qui pourra être recueilli au creux de la main.

Est-ce qu’il n’en est pas de même pour tout départ, toute absence ? Retrouver ce qui a fait une présence, ce qui a fait le filon intarissable de la vie c’est comme chercher un trésor un peu enfoui qu’il faut dégager pour le remettre à jour.

Oui, quand un proche s’en va, quelque chose qui nous faisait vivre est arraché et bien souvent nous nous sentons démuni, abandonné, impuissant. Tout s’écoule comme le sable entre les doigts…

Mais se relever, c’est aussi faire un travail pour se réapproprier ce que nous croyions avoir perdu. En regardant un album, en pensant à certaines tranches de vie, à des bons mots, des saveurs, des jours lumineux, en revisitant certains endroits, en écoutant une musique, par une lecture, en gardant certains objets, le souvenir change, se transforme, s’apaise, nous parle à nouveau. Peut-être différemment. Autrement.

Accepter l’absence, c’est chercher une présence : ce qui nous a nourri, ce que l’on a aimé, ce que l’on a vécu ensemble, ce qui a été source de joie, de bonheurs, de bonnes heures partagées…

Mais ce travail de cœur et de mémoire ne va pas tout seul. C’est un peu comme celui de Moïse qui dans la montagne, un monde minéral et stérile, va tout à coup se trouver face à un buisson qui brûle, une présence vivante qui l’intrigue et dont il s’approche…

Ce feu, n’est-ce pas comme une image, un symbole qui aimerait faire revivre son passé, mais purifié du mal, de la fuite, de l’absence, de sa faute d’avoir tué un Egyptien qu’il a enfoui dans le sol ? Oui, il y a tout un travail de mémoire dans la vie de Moïse, lui qui pour son peuple s’était fait passer pour mort et qui va retrouver un lien de vie, une relation, par celui qui lui dit : Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Je suis le Dieu des vivants. Lui qui s’était retranché, caché, va à nouveau redécouvrir tout ce qu’il doit à ceux qui ont été là avant lui : des ancêtres, des témoins, reliés à un Dieu de vie. Car s’il est le Dieu d’Abraham, d’Isaac, de Jacob, c’est parce qu’ils ont laissé un héritage d’actes et de paroles qui les rendent encore vivants aujourd’hui. C’est à leur suite que Moïse va revenir dans la vraie vie auprès des siens. C’est fort de leurs exemples pour écrire son histoire autrement qu’il va se réconcilier avec son passé. Et faire ainsi naître une espérance. « Je suis le Dieu de ceux qui ont été avant toi » aurait-il pu dire. Un Dieu qui relie, qui met ensemble, qui garde unis. C’est grâce aux autres qui ont été avant lui, qu’il trouve en Dieu une nouvelle identité pour repartir.

Celui qui peut garder d’un proche une parole qui le soutient, une manière d’être qui lui parle, une image encourageante, pétillante, courageuse, celui-là sera plus vivant.

 

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Faire le travail de l’orpailleur, c’est laisser partir ce qui doit l’être, pour ne garder que l’essentiel, pour être plus riche de cette recherche qu’avant. C’est chercher des pépites pour que la vie l’emporte malgré tout, par ce Dieu qui nous relie par-delà le temps, entre aujourd’hui et hier, pour que demain contienne ceux que nous n’avons pas oubliés.

Apprendre à vivre, c’est réaliser qu’on ne perd pas tout. Dans l’Amour de Dieu qui n’a pas de frontières, nous pouvons faire partie des Vivants. Nous découvrons ce qui vivra pour toujours dans le cœur de Dieu : l’infinie valeur de tout être humain. Il est en chacun comme un grand feu qui ne nous consume pas, mais délivre chaleur et lumière.

« Le Royaume des cieux ressemble à un trésor caché dans un champ. Un homme découvre ce trésor et le cache de nouveau. Il est si heureux qu’il va vendre tout ce qu’il possède et revient acheter ce champ.

Le Royaume des cieux ressemble encore à un marchand qui cherche de belles perles. Quand il en a trouvé une de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède et achète cette perle ». Amen

 

🌍 Prions les uns pour les autres

Seigneur,

Tu es le Vivant au cœur de tous nos passages

Tu es la Présence au cœur de toute absence,

Tu es l’Espérance qui renaît dans la tristesse

Tu es l’Esprit qui souffle là où on ne l’attendait plus pour ranimer une flamme, parfois petite, mais qui est lumière dans toute nuit, paix en tout temps, consolation offerte qui nous donne d’avancer encore pour marcher vers ta clarté.

Nous te prions pour tous ceux et celles qui ont été éprouvés par le départ d’un proche durant cette année écoulée, familles, proches, mais aussi amis, connaissances, gens d’ici et d’ailleurs.

Sois pour chacun appui et soutien, force qui encourage et paix qui réconforte. Que chacun puisse encore recueillir, rassembler tout ce qui s’est donné au fil du temps, d’unique, de beau, de précieux, pour toujours s’en réjouir et garder intact le souvenir d’un visage, d’une présence qui a traversé avec nous les saisons de la vie.

Nous te rendons grâce pour celles et ceux qui nous ont précédés et ce qu’ils ont semé en nous pour que tout cela nous éveille au courage de vivre, à la joie de donner, à la générosité de partager, à l’ouverture au monde, sa nature, ses merveilles, à savoir cueillir l’instant présent, à remettre et lâcher, à croire et à espérer, à lutter et à accepter…

Tant de perles, Seigneur, qui nous ont été données et que nous voudrions replacer dans la lumière de ton amour, en faisant mémoire, toi le Dieu des vivants pour ceux et celles que tu as appelés à ton Royaume, dans l’espérance de la vie nouvelle qui ne finit jamais.

Que les souvenirs que nous gardons dans le cœur soient pour nous source de gratitude, d’encouragement et d’Evangile vécus de manière personnelle et unique.

Merci pour les liens présents et la richesse des échanges.

Merci pour l’estime, l’affection, l’amour qui relie et fait vivre.

Ouvre pour chacun un avenir où l’on peut encore s’étonner, se réjouir, se rencontrer avec des forces renouvelées. Apprends-nous à notre tour à être des personnes qui sauront être lumière, soutien, aide pour ceux qui nous entourent. Amen

 

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🙌 Bénédiction

Puisqu’il est avec nous tant que dure cet âge, n’attendons pas la fin des jours pour le trouver…

Ouvrons les yeux, Cherchons sa trace et son Visage,
Découvrons Dieu qui est caché au coeur du monde comme un feu !

Que Dieu qui est Père vous bénisse et vous garde, aujourd’hui, demain, sur vos chemins,

Pour être accompagné, écouté, dirigé, envoyé…

Que son Fils vous libère, que son Esprit vous éclaire, Amen !

 

Bon dimanche et belle semaine !

 

 

Un commentaire

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