Un portique en or représentant un soleil.s

Un Roi plein de tendresse

DIMANCHE 26 AVRIL 2020, 3e dimanche du temps de Pâques

Que la joie et la paix du Christ soient avec vous tous !

Chers frères et sœurs,

Soyez chacun et chacune les bienvenus à ce culte qui devient vivant grâce à votre lecture ! Même si le confinement nous oblige à lire ceci à des moments différents, nous partageons la Parole de Dieu qui travaille en chacune et chacun à notre insu et nous unit. 

Entrons dans ce culte en musique, avec le Duo Aeoline, Charlotte Schneider (flûte) et Guy-Baptiste Jacottet (orgue). Ils interprètent le Largo de la sonate n°6, opus 6 de Tomaso Albinoni.

Prière

 Mon Dieu, chaque matin, tu sépares le jour et la nuit, le petit matin de l’obscurité, hier et l’aujourd’hui.

Mon Dieu, chaque matin, tu sépares ainsi l’avenir du passé.Tu sépares comme on ouvre une porte entre le dedans et le dehors, et c’est par là que passe le jour nouveau, le jour d’aujourd’hui. Tout commence, alors tout est possible.

Bien que les visages portent un jour de plus, ils sont plus neufs qu’hier. Bien que les choses aient vieilli un peu plus, elles ont droit à un regard nouveau. Chacun-e a le droit de naître aujourd’hui. Mon Dieu, merci de ce cadeau tout neuf. C’est peut-être aujourd’hui le jour de ma naissance, aujourd’hui que tout commence.

Mon Dieu, que dois-je faire de ce jour tout neuf ? Amen

(Jean Debruyne)

 

On peut ici chanter un cantique : C’est toi, Seigneur, qui nous unis (Psaumes et Cantiques 392, Alléluia 21.08). Vous entendrez la mélodie en cliquant sur le lien ci-dessous :

🎼C’est toi, Seigneur qui nous unis (mélodie)

Quelques lectures proposées pour ce culte :

Premier texte : Ézéchiel 36.24-28

En effet, je vous prendrai du milieu des populations et des lieux où vous vous trouvez, je vous rassemblerai et vous ramènerai sur votre terre.

Je verserai sur vous de l’eau pure qui vous purifiera ; oui, je vous purifierai de toutes vos souillures et de toute votre idolâtrie.

Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’enlèverai votre cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair.

Je mettrai en vous mon Esprit, je vous rendrai ainsi capables d’obéir à mes lois, d’observer et de pratiquer les règles que je vous ai prescrites.

Alors vous habiterez dans le pays que j’ai donné à vos ancêtres ; vous serez mon peuple et je serai votre Dieu.

 Deuxième texte : Actes 2. 14a. 22-32. 36

Pierre se leva avec les onze autres apôtres ; d’une voix forte, il s’adressa à la foule (…) :

Gens d’Israël, écoutez ce que je vais vous dire : Jésus de Nazareth était un homme dont Dieu vous a démontré l’autorité, en accomplissant par lui toutes sortes de miracles, de prodiges et de signes extraordinaires au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes.

Cet homme, livré conformément à la décision que Dieu avait prise et au projet qu’il avait formé d’avance, vous l’avez fait attacher sur une croix et tuer par des gens sans foi.

Mais Dieu l’a ressuscité, il l’a délivré des douleurs de la mort, car il n’était pas possible que la mort le retienne en son pouvoir.

En effet, David a dit à son sujet : “Je voyais continuellement le Seigneur devant moi, il est à mes côtés pour que je ne tremble pas.

C’est pourquoi mon cœur est rempli de bonheur et mes paroles débordent de joie ; mon corps lui-même reposera dans l’espérance, car, Seigneur, tu ne m’abandonneras pas dans le monde des morts, tu ne permettras pas que moi, ton ami fidèle, je pourrisse dans la tombe.

Tu m’as montré les chemins qui mènent à la vie, tu me rempliras de joie par ta présence.”

Frères et sœurs, il m’est permis de vous dire très clairement au sujet du patriarche David : il est mort, il a été enterré et sa tombe se trouve encore aujourd’hui chez nous.

Mais il était prophète et il savait que Dieu lui avait promis sous serment que l’un de ses descendants lui succéderait comme roi.

David a vu d’avance ce qui allait arriver ; il a donc parlé de la résurrection du Christ quand il a dit : “Il n’a pas été abandonné dans le monde des morts, et son corps n’a pas pourri dans la tombe.”

Ce Jésus dont je parle, Dieu l’a ressuscité, nous en sommes tous témoins (…)

Tout le peuple d’Israël doit donc le savoir avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous avez crucifié ! »

Troisième texte : Jean 10.1-10

Jésus dit : « Oui, je vous le déclare, c’est la vérité : celui qui entre dans l’enclos des moutons sans passer par la porte, mais en grimpant par un autre côté, celui-là est un voleur, un brigand. Mais celui qui entre par la porte est le berger des moutons.

Le gardien lui ouvre la porte et les moutons écoutent sa voix. Il appelle ses moutons chacun par son nom et les mène dehors. Quand il les a tous fait sortir, il marche devant eux et les moutons le suivent, parce qu’ils connaissent sa voix.

Mais ils ne suivront certainement pas un inconnu ; ils fuiront plutôt loin de lui, parce qu’ils ne connaissent pas la voix des inconnus. »

Jésus se servit de cette image pour leur parler, mais ses auditeurs ne comprirent pas ce qu’il leur disait.

Jésus poursuivit : « Oui, je vous le déclare, c’est la vérité : moi je suis la porte de l’enclos des moutons.

Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs, des brigands ; mais les moutons ne les ont pas écoutés.

Moi je suis la porte. Celui qui entre en passant par moi sera sauvé ; il pourra entrer et sortir, et il trouvera de la nourriture.

Le voleur ne vient que pour voler, tuer et détruire. Moi, je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. 

Méditation

Ici en Suisse, nous connaissons les rois et les reines, ceux et celles des contes de fées ou des magazines qui les montrent dans leurs plus beaux atours, en route pour un mariage, un baptême ou peut-être une festivité nationale. Certains sont de vrais managers qui doivent gérer leurs fermes, châteaux et autres propriétés afin de vivre aisément. Par contre, quand on habite dans certains des royaumes du nord de l’Europe, on connaît un tout autre visage du souverain : celui ou celle qui prend soin de ses gens, les protège, les encourage et les aide à s’épanouir. Un proche de ma maîtresse d’école avait vécu cela de près au château d’Oslo. Il était plombier et était appelé pour arrêter une fuite d’eau. Accroupi dans un coin de couloir, affairé à souder, il a entendu des pas. Habitué à faire son travail dans son coin, il n’a pas réagi jusqu’à ce qu’il entende une voix reconnaissable parmi toutes : le roi l’interpelait en le nommant par son numéro de matricule de l’armée et son nom de famille, « 13446 Hansen ». Il a tout laissé, s’est levé d’un bond et a fait le salut militaire au roi. Celui-ci a pris le temps de bavarder et, c’est ainsi que M. Hansen a appris que le roi se souvenait de chaque soldat. Notons que la seule fois où le plombier avait rencontré le roi, c’était lors d’une inspection des troupes où il les avait passées en revue, passant entre chaque rangée. En voyant la nuque du plombier, il avait tout de suite su qui était là accroupi et où il l’avait vu. Ce roi, Håkon, s’impliquait pour être proche de tous les habitants du pays et leur faire sentir qu’ils comptaient pour lui. Ils étaient vus, reconnus et écoutés et jamais oubliés.

Le roi David, l’ancêtre de Jésus, était berger avant de devenir roi. Il savait reconnaître ses brebis et était reconnu par elles. Il savait les appeler chacune par son nom et connaissait leurs goûts et leurs habitudes. Dans les Écritures, c’est souvent cette image qu’on utilise pour parler du roi terrestre et du roi céleste, le Créateur.

Quand Jésus se compare au berger qui connaît chaque brebis par son nom, il indique qu’il assume le rôle de roi dans un royaume différent des autres. C’est un espace où chacun-e est reconnu-e et aimé-e, un lieu d’amour, de liberté et de protection. Les sujets y sont libres d’aller et venir et d’être protégés dedans comme dehors. C’est tout le contraire de ce que les rois Hérode le Grand et Hérode Antipas faisaient subir à leurs sujets en Israël. Pour leurs administrés, il était préférable d’être invisibles et ne pas laisser dépasser une tête de peur de la perdre. Il n’est pas étonnant que les disciples de Jésus aient de la peine à comprendre ses allusions à cette royauté qu’ils ne peuvent qu’imaginer, qui a des allures de rêve éveillé.

« Je suis la porte de l’enclos, » dit Jésus, pour expliciter sa parabole du berger. C’est par lui qu’il faut passer pour avoir accès à ce Royaume de Dieu où le roi veut que les gens aient la vie et que cette vie soit abondante. C’est par cette porte qu’on accède à être libre des pressions d’autrui : être soi plutôt que vouloir être autre que celui ou celle qu’on est. En passant par Jésus, pas de loi omniprésente à accomplir afin d’être accepté-e, pas besoin d’être conforme aux autres. En passant par lui, Jésus, c’est un vent frais, venu du large, qui balaye tous les « il faut ». En osant s’ouvrir à l’espace au-delà de la porte, un nouveau monde s’ouvre devant soi. Tout en étant soi-même et heureux-se de l’être, on est aimé et protégé. Nous pouvons suivre la voix qui nous appelle par-delà le seuil parce que nous avons envie d’être proches dans cet amour qui forme et transforme. Et nous pouvons sortir tout aussi librement de cet espace. Jésus rend tout le monde, c’est-à-dire chacun-e, libre d’assumer sa vie.

Dans notre confinement actuellement imposé, nous sommes ainsi libres de méditer et de passer par cette porte qui nous permet de construire ensemble un nouveau monde solidaire et libre déjà maintenant et après le Coronavirus : un monde où Jésus peut être roi et berger, porte vers l’avenir.

Écoutons la chanson « La tendresse » de Bourvil.

Prière des uns pour les autres, des uns avec les autres

Donne-nous, Seigneur,
ton Esprit de sagesse et d’intelligence pour que nous discernions les crises graves des remous de surface, les détresses profondes des ennuis passagers, les véritables injustices et le juste prix à payer.

Seigneur, donne-nous ton Esprit !

Donne-nous, Seigneur,
ton Esprit de courage et de force pour que nous résistions
à la peur des changements nécessaires, pour que nous osions construire
une fraternité plus grande, pour que nous rendions plus humains le travail et les loisirs.

Seigneur, donne-nous ton Esprit !

Donne-nous, Seigneur, ton Esprit d’espérance pour que la fatigue et le doute n’entravent pas nos luttes, pour que nos yeux décèlent les plus petites lueurs de vie, pour que nous devenions, pour les autres, des signes d’un avenir meilleur.

Seigneur, donne-nous ton Esprit !

Amen

On peut ici chanter un cantique :De quoi t’alarmes-tu, mon cœur ? (Psaumes et Cantiques 425, Alléluia 47-10). En cliquant sur le lien ci-dessous, vous entendrez la mélodie de ce cantique.

🎼 De quoi t’alarmes-tu, mon cœur ?

Bénédiction

Que Dieu, pour lequel la nuit est claire comme le jour, guide tes pieds où que tu ailles.

Que Dieu, qui est avec toi quand tu es assis et quand tu es debout, t’entoure d’amour et te guide par la main.

Que Dieu, qui connaît ton sentier et les endroits où tu te reposes et te ressources, soit avec toi dans ton attente, qu’il soit la source des bonnes choses que tu partages, et qu’il te guide sur le chemin d’éternité.

Amen

Nous terminons en musique avec Guy Baptiste Jaccottet, à l’orgue. Il interprète la Fugue du 2e Kyrie de la Messe des Paroisses, de François Couperin.

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Un commentaire

  1. Merci pour ce moment de partage si important et à tous et toutes un dimanche plein de lumière et comme le roi …plein de tendresse

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